« Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre »
L’Institut Émilie du Châtelet a le plaisir de vous inviter à la prochaine séance de son cycle de conférences :
Samedi 18 mai 2013 14h à 16h : Campus des Cordeliers, amphi Bilski-Pasquier, 21 rue de l’École de Médecine 75006 Paris. Métro : Odéon Entrée libre dans la limite des places disponibles
Actualités de la perspective du care : Patricia Paperman : Care et sentiments (PUF) Pascale Molinier : Le Travail du care (La Dispute)
Le care , ou le souci des autres, est une zone de conflits, de tiraillements et de dominations. Celle, notamment, du travail salarié des professionnels du soin et de l'assistance, constitué essentiellement d'un salariat féminin subalterne, surexploité et stigmatisé par son «manque de qualification», et parfois sa couleur de peau; celle, aussi, du travail domestique, toujours inégalement distribué. La perspective du care engage une critique des concepts dominants qui méconnaissent l'importance de la sensibilité et du travail du care . S'attachant à démystifier différentes versions officielles de la réalité, la perpective du care souligne l'importance de points de vue qui ne sont pas envisagés comme producteurs de connaissance, mais minorés, ignorés ou disqualifiés.
Table ronde animée par Marie Garreau (philosophe) et Coline Cardi (sociologue)
Patricia Paperman est sociologue, professeure de sciences politiques à l’université Paris 8 (LABTOP). Elle vient de publier Care et sentiments (PUF, 2013). L’entrée de l’éthique du care sur la scène médiatique en France au printemps 2010 a été saluée par un sursaut d’ironie et beaucoup d’incompréhension : comment cette histoire de bonnes femmes et de bons sentiments pourrait-elle prétendre nous donner des leçons politiques ? Qu’est-ce qui peut bien être féministe dans cette façon de revendiquer l’importance éthique du souci des autres ? Quel intérêt la France, avec sa tradition républicaine universaliste, aurait-elle à cette idée venue des États-Unis ? À ces réactions, ce livre répond par d’autres questions : qui a l’autorité pour dire ce qu’est un point de vue moral ? Les sentiments ont-ils un genre ? Que nous apprennent-ils des liens qui nous attachent aux autres ? Pourquoi tant de mépris envers celles et ceux qui prennent soin de nous ?
Pascale Molinier est professeure de psychologie sociale à l'université Paris 13, directrice adjointe de l'UTRPP, directrice adjointe de l'Institut du genre. Dans son ouvrage Le Travail du care (La Dispute, 2013), elle renouvelle ses recherches sur les enjeux psychiques du travail et sur les théories et les pratiques du care , en s'appuyant sur une enquête approfondie de l'activité des pourvoyeuses du care dans une maison de retraite de la région parisienne. Elle analyse notamment les conflits et tensions entre les cadres et les salariées, et montre que l'empathie pour les vieillards ne peut jamais être comprise en dehors de ces conflits pratiques et hiérarchiques.
Patricia Paperman et Pascale Molinier ont également édité et préfacé Contre l’indifférence des privilégiés , chez Payot, 2013. Ce livre contient trois essais de Carol Gilligan, Arlie Hochschild et Joan Tronto.
Prochaine conférence 8 juin 2013 : Liliane Kandel , sociologue.
« Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre »
Le 18/05/2013 à 14:16